Petit mendiant,
en haillons,
il arpente les routes,
traversant à pied l'océan ,
Petit mendiant
qu'on retrouve,
le même,
les mêmes hardes,
le même regard vide, sur les rivages opposés .
Ici c'est l'enfant des rues .
Il traverse à pied tout le continent.
On le retrouve,
identique à lui-même, tout seul, presque nu,
presque mort à travers les continents.
Il est torse nu, pied nu.
Il porte une vieille loque de pantalon d'adulte,
trop large, avec les jambes déchirées.
C'est son seul vêtement.
Il a un fil de fer serré à la taille en guise de ceinture.
Il est très sale et parait encore plus noir.
La silhouette vacillante,
écrasée par le soleil.
Il titube dans les nids de poules de la route défoncée.
Il ne regarde pas où il va.
Il marche sans but, il avance dans son rêve à lui,
la seule chose qu'il possède sur cette terre.
Son rêve.
Il ne voit rien de ce monde-ci.
Ses yeux sont ouverts mais ce qu'il voit n'est pas ici.
Une multitude de drames et de terreurs
s'est inscrite dans les traits sales et tirés de son petit visage.
Un miracle
Une main
Son visage marqué s'éclaire soudain,
comme un nuage que le vent chasse, dévoilant le soleil.
Il sourit.
Il lui manque des dents.
Il bredouille quelque chose, des remerciements,
C'est en dialecte, son langage
D'autres enfants des rues,
une petit e bande,
Ils sont trois.
Trois petits mendiant en haillons
Arpentant les routes
Traversant à pied l'océan
Ils sont des milliers
des millions traversant tous les continents
Attendant cette main
ce miracle
Et bredouiller des remerciements dans leurs dialectes
Pour vivre enfin leurs rêves