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Haiti oublié

Publié le par Le petit monde de DJENNIE

 

 

Petit puce du bout du monde

Petit rayon de soleil

Tu ne connais que cette vie 

Écoute le monde 

Continue de rêver 

Elle est si jolie ton île ..

 

 

Oublié du monde 

Haïti gronde, le son monte de la rue, 

hurle dans tout le pays..

Pour ton île, petite île chérie 

oublié de l'humanité.

 

 

Perdu au milieu des tempêtes 

La terre à trembler à en perdre la tête 

Tu a fais pourtant parler de toi

 Petite île qui pleure ses enfants

Petite île chérie 

Oublié de l'humanité 

Fait écho d'un chao sans fin .. 

 

 

 

 

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Petits écoliers en Haïti

Publié le par Le petit monde de DJENNIE

 

 

Le costume est obligatoire dans mon école,

c'est ma maman qui le confectionne avec soins

Je dois être impeccable

aux couleurs de l'école 

Les filles ont des perles

et des noeuds dans les cheveux

de la même couleur que les vêtements.

Mes petites mains aggripent ma rosace,

 il y a tous mes trésors cachés.

 Mon crayon et mon cahier.

 

 

 

Je parcours mille lieux,

 l'école est loin du village.

 Je brave ambitieux et serein

le parcours chaque jour.

Pour apprendre à lire,

c'est important pour mes parents.

Maman s'impatiente le soir,

 elle prie chaque jour pour que ma vie soit meilleure.

 

 

Ma petite vie est incertaine à Haïti, 

je souris à mes parents 

et leurs montrent fièrement

mon cahier et mon crayon.

Grâce à eux je sortirais de la misère

 et deviendrais enseignant, 

pour faire découvrir les chiffres et les lettres.

Je partagerais mon sourire

pour adoucir tous les coeurs de mon école

 dans ce petit pays d'Haïti 

 

 

 

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Ma petite fille du bout du monde

Publié le par Le petit monde de DJENNIE

 

 

 

 
Tu as grandit si vite
 
C'était hier dans ton jolie pays
 
notre première rencontre
 
ou tu ne quittais pas mes bras. 
 
Tes sourires timides m'étaient chers 
 
C'était si doux à mon coeur. 
 
Je m'ennuie déjà de tes rires
 
qui m'innondaient
 
de tes câlins emmitoufles,

Arrête de grandir juste un instant,

fige le temps si tu le peux.

Garde ton âme d'enfant.

J'ai peine à suivre tes maux

 
Tes chagrins ne se consolent plus
 
d'un bisou
 
Je ne me suis pas aperçu
 
de tout ce temps qui a passé.
 
Tu prends ton çhemin
 
Il reste à inventer,
 
à vivre,
 
à refaire
 
Ma petite fille du bout du monde
 
sache que je serais là
 
quand tu seras prête.
 
Pour t'écouter avec toute la fierté
 
qu'une maman peut avoir
 
 
 

 

 
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Prendre un enfant par la main

Publié le par DJENNIE


 



Ne jamais oublier de tendre la main,

Pour un petit câlin pour effacer son chagrin 

Et pour qu'il oublie sa faim



 



Rien que pour eux 

jour après jour donner un peu d'amour 

Pour que chaque jour ils rient

Et que pour eux soit plus belle la vie

 



Moment câlin 

Tout simplement apporter de la tendresse,

Pour apaiser la détresse,

Plus belle la vie pour un petit
 

 

 

Un petit geste 

Un peu de temps

Si chacun de nous,

Faisait un geste même min il

Alors peux être que la misère ne serait plus

 

 

Il y a des gens merveilleux 

Ce sont 

Les bénévoles

 
 

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Prison d'enfant

Publié le par DJENNIE

Les prisons en Haïti 

Surpopulation extrême, manque d’hygiène, d’alimentation et de soins : les conditions carcérales en Haïti sont considérées parmi les plus inhumaines au monde par les organisations de défense des droits humains.

La lenteur de la justice est en partie responsable de cette situation. En octobre 2018, le rapport d’enquête d’une association haïtienne révélait que trois quarts des 11.839 personnes incarcérées en Haïti étaient encore en attente d’un jugement, certaines depuis plus d’une décennie


Saviez -vous que dans le monde il y a des enfants qui vont en prison très jeune. Ces enfants sont incarcérés dans de mauvaise condition de salubrité.
Au Pérou, les enfants vont en prison à l'âge de huit ans pour avoir volé de la nourriture pour survivre car ils sont pauvres. Quand l'enfant est incarcéré, on peut le garder en détention préventive pendant des mois voir des années. Il sera enfermé 23 heures sur 24 dans un cachot et ne sortira prendre l'air qu'une heure par jour. Pendant tout ce temps ni formation ni instruction ni activité.
En Haïti, certains enfants volent ou tuent car il n'ont pas de quoi subvenir à leur besoin alors on les met en prison avec des adultes où ils attendent le jour de leur jugement. Mais il faut savoir que ces enfants sont livrés à eux même.
En France, un enfant peut aller en prison que s'il commet un délit grave mais il faut qu'il ait 13 ans. Ce mineur pendant son incarcération pourra suivre sa scolarité en prison et avoir le droit aux activités sportives et culturelles. Il sera suivi par un éducateur à sa sortie pour qu'il puisse s'intégrer à la société.
Donc, dans un pays où la convention des droits de l'enfant n'est pas reconnue quand un enfant commet un délit sa peine est encore plus sévère. Et quand il sort de prison personne ne s'occupe de lui. Par contre, en France les jeunes délinquants sont encadrés en prison et en dehors pour pouvoir les éduquer.

 


Tous les êtres se meurent sans Amour....

 

 

 

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Enfants d'Haiti juste écouter leurs souffrances

Publié le par DJENNIE

Enfants d'Haiti juste écouter leurs souffrances

Ils cherchent  la tendresse,

Un pétale d'amour, de douceur

Flagrance de bonheur qui embaument leur cœur

 

Leurs fraîcheurs colorent leur vie,

Robe de couleurs vives cicatrisant leurs maux,

Et enlace l'instant présent sans dire un mot

 

Au nid de l’émoi de l'humain

Ils sourient 

Inconscients à ce monde qui les entoure 

Le regard lumineux tout drapé de promesse

 

Enivré d'infini et ourlé d'innocence

L’âme perdu en souffrance

Eux seuls peuvent percevoir l'ignorance

 

Pour plus d'humanité

Juste écouté leur mouette éloquence

 

102 jours petit coeur. on t'aime. jennie et cécile

Enfants d'Haiti juste écouter leurs souffrances

Publié dans Haiti

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Pour les enfants d'HAITI ( ensemble nous pouvons beaucoup )

Publié le par DJENNIE

 

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Depuis le séisme de nombreux enfants sont dans les crèches. Ils attendent une hypothétique famille adoptive 

puisque les procédures d’adoption n’ont toujours pas repris entre la France et Haïti. En attendant, les enfants 

vivent avec le minimum vital.  


Nous avons décidé, à Agir Pour l’Enfant, de nous mobiliser une nouvelle fois et d’organiser l’envoi d’un container 

début 2012.

Ces enfants ont besoin de jeux d’éveil et de jouets, de livres de 

bibliothèque en français, de livres pour enfants, de bandes dessinées, de 

crayons, de peinture, de coloriages (surtout pas de feutres qui sèchent très vite 

et sont inutilisables en quelques heures) mais aussi de couches et de produits 

d’hygiène.  

 

blog-2 3447


Pour l’équipement de la  crèche Hibiscus

 Il manque encore des lits mais 

surtout des matelas (en 120X60 et 190X90), des draps (car les enfants 

dorment encore souvent par terre sur des couvertures), des tableaux, de la 

peinture, un réfrigérateur (en 110V), un réchaud ou une cuisinière à gaz, un 

four à pain, des tables, des chaises. 

 

 

 

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Pour l’école Bon Berger située dans un bidonville de Port au Prince et dont les dirigeants font un travail remarquable 

auprès des enfants


Il manque des tables, des chaises et/ ou des bancs, des craies. 

 Pour toutes les structures que nous soutenons, des produits d’entretien, balais et serpillières seraient les bienvenus. 

Vous pouvez aussi récupérer des ordinateurs obsolètes chez nous qui pourraient encore rendre service là-bas. Il faut 

qu’ils soient bitension ou que l’alimentation soit changée en 110V (opération assez simple et peu coûteuse). 

 


Nous souhaitons envoyer des objets en bon état, des objets que nous donnerions à un ami, un frère ou une sœur parce

qu’il peut encore faire de l’usage. 

 


Si chacun en parle autour de lui, nous devrions pouvoir, comme la dernière fois remplir un container de 60m3et apporter

 un peu de confort et de joie de vivre à ces enfants. 

 


Ils vous en remercient par avance.   

 Christine Gloti

 

 

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Le container devrait être chargé le  24 mars 2012  chez Alain Dubreil  Le Mortier, 

44370 Montrelais 


Un étiquetage spécial va être mis en place avec notamment des  couleurs  et des  consignes précises pour faciliter

le dédouanement  et le déchargement. 


Merci de consulter à ce titre 

 notre site internet 

www.agirpourlenfant.asso.fr  et de contacter Alain Dubreil  au 02 40 09 72 46

 ou 

alain.dubreil@atelog2i.fr en 

mettant dans l’objet du mail 

" container "

 

 

Ma puce tient énormement à aider ces enfants.

Elle vous remercie de tout son petit coeur, un don, ou juste un partage car tous ensemble nous pouvons beaucoup ...

 

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Poème de noël ( Haiti )

Publié le par DJENNIE

 

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Vive Noël ! Hnk!... Vive ? ...

Je suis sur le qui-vive,

 d'un tremblement de terre, de ventre

Minustah, Choléra jusqu'au centre

de mon cœur importé, sans enfant,

sans jouet, sans carillon, Noël en blanc

sous une tente. une boue, sans lendemain, 

à l'attente d'un soleil, tout effort vain...

Pourtant à toi au chaud, je dis, well

'De tout cœur, Joyeux Noël...'

 

Guy Cayemite (Haïti)

 

 

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J’étais un Restavec

Publié le par DJENNIE

Ils sont 300 000 enfants-esclaves haïtiens
Haïti : "J’étais un Restavec."

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Les filles sont appelées des « lapourças », les garçons des « restavecs » : ce sont les enfants-esclaves d’Haïti. Orphelins ou abandonnés par des familles trop pauvres, domestiques livrés à la brutalité et aux caprices de leurs maîtres, ils doivent tout supporter en silence, jusqu’au fouet. Aujourd’hui écrivain et enseignant, installé aux Etats-Unis, l’un de ces estavecs, Jean-Robert Cadet, s’est confié à Jean-Paul Mari

L’enfant suit une femme noire, mais il ne voit pas son visage. Autour de lui, les huttes misérables de Petite Rivière, des champs de maïs et les montagnes violettes de la chaîne de l’Artibonite. Il a 4 ans. C’est le seul souvenir qui lui reste de sa mère, empoisonnée peu après par une femme jalouse. Elle était la domestique du patron, la maîtresse du Blanc, un Haïtien d’origine syrienne, riche propriétaire d’usines de café à Petite-Rivière, Gonaïves et Cap-Haïtien. La favorite avait droit à une hutte près de l’usine, à un peu d’argent et au lit de l’homme blanc. Quand l’enfant créole est né, la mère a gravi un échelon social ; quand elle a disparu, le patron a décidé de se débarrasser du bâtard. Il l’a amené à Port-au-Prince et l’a offert « en cadeau » à Florence, l’une de ses maîtresses, une superbe « négresse » au teint foncé. Dès son arrivée, elle lui explique son statut : « Tu n’es rien. Ta mère était une chienne et une pute. Ton père ne veut pas de toi. » Quant à son nom, son âge, sa qualité... il sera « Ti-garçon », celui que Florence appelle aussi « extrait-caca ». Il dort sous la table de la cuisine à même une couche de vieilles robes, se lève avant le jour, balaie la cour, arrose les fleurs, nettoie la voiture, fait le ménage, vide les pots de chambre de la famille, blanchit le linge et lave les pieds des invités assis sous le manguier du jardin. Parfois, des voisins viennent l’emprunter pour un service ou une corvée. En rentrant, il débarrasse la table, range les plats de riz, de bœuf et de lard, mais peut récupérer des restes de sauce pour améliorer sa tasse de maïs bouilli. Plus tard, après le mariage du fils, il donnera le biberon, lavera les couches des bébés et gardera les enfants. Il doit appeler « Monsieur » le gamin de la maison et, quand Florence le hèle « Ti-garçon ! », il répond aussitôt « Plaît-il, Madame ? » Il n’a pas le droit de poser des questions, de rire, de sourire, de dire qu’il a faim, froid ou qu’il est malade. Alors, il ne dit rien mais s’inquiète pour la santé de « sa mère » quand Florence lui demande de laver chaque mois des tissus blancs, pleins de sang, roulés en boule au fond d’une cuvette de métal. A la moindre erreur ou retard, on le bat avec la rigoise, le long fouet à mèches en cuir de vache suspendu au mur comme une menace permanente. Quand Florence le décroche, il ne cherche plus à fuir, se met à genoux, les mains croisées sur la poitrine et reçoit dix ou vingt coups de rigoise. Surtout ne pas bouger ! Ne pas lever les bras, ne pas essayer de se protéger, ce qui double la punition. Coups de fouet, coups de balai, coups de pied, gifles, il est battu chaque jour - sauf à Noël et au jour de l’an - et en porte encore le corps couvert de cicatrices. Avec le temps, il cesse de pleurer et s’endort chaque soir sur son tas de chiffons en souhaitant la mort, la sienne, celle de « sa mère » et de toute la famille : il a 5 ans. Au matin, il se réveille terrifié par les effets de son rêve, toujours le même, une promenade en liberté, un arbre dans la campagne, l’envie d’aller aux toilettes avant de découvrir sa couche trempée d’urine : « J’ai fait pipi au lit jusqu’à l’âge de 30ans », dit aujourd’hui Jean-Robert Cadet, baptisé d’un nom d’adoption et qui ne connaît pas son âge. Chaque nuit, le même rêve-cauchemar ; chaque matin, la même terreur, la tentative d’aérer sa couche dans le jardin, de cacher en vain son forfait. Il essaie de se ligoter le pénis avec une ficelle, tente de se castrer avec un couteau de cuisine, se blesse et renonce face à la douleur. Au matin, Florence découvre sa literie mouillée, décroche la rigoise et l’appelle : « Viens ici. Fils de pute ! » Un jour, en rangeant le placard, il laisse échapper un objet : « Qu’est-ce que tu as cassé ? » Il en bégaie de peur : « Un-un verre... » Aussitôt, un coup de talon aiguille lui ouvre profondément l’arcade droite. Avec son tablier, Mathilde, la bonne, éponge son sang. C’est elle qui parfois, en cachette, lui lave sa couche, nettoie ses plaies, le soigne avec de la peau d’ail, du sel gemme et des tiges amères quand il brûle de fièvre. Mathilde lui a proposé de l’aider à fuir, de rejoindre « sa famille ». Mais Ti-garçon n’a pas de famille, il croit que sa vie est normale, celle d’un restavec, celui qui doit rester avec ses maîtres, sans âge, sans identité, docile et muet, une sorte de zombie. La plupart viennent de la campagne, de familles trop pauvres pour les élever qui les confient à des petits notables de la ville en espérant qu’ils seront nourris et iront à l’école. Restavecs pour les garçons, lapourças pour les filles. Jean-Robert se rappelle les cris d’une gamine, une lapourça, qu’une voisine suppliciait en lui frottant le sexe avec du piment pour lui apprendre à ne pas se laisser violer par les adolescents de la famille. Plus tard, devenus adultes, hors d’usage et jetés à la rue, ils deviendront cireurs de chaussures, mendiants ou prostituées. Déjà, les grands n’hésitent pas à se servir des gamins, comme ce cousin de Florence qui, chaque soir, se glisse sur le tas de chiffons du Ti-garçon pour se frotter contre lui. Le gosse subit en silence – pas le droit de se plaindre –, il se tait puis va vomir dans le jardin. Parfois, il entend des plaintes quand la « Dame » Florence reçoit des étrangers. Comme le soir où, par la fenêtre du salon, il voit la Dame penchée sur un « » un homme nain assis sur le canapé. Après son départ, la Dame lui demandera d’aller nettoyer le tapis. Mais le plus dur est à venir, en la personne d’un visiteur qu’il connaît. Florence l’a prévenu : « Un Blanc va venir aujourd’hui. C’est ton papa, mais quand tu le verras ne l’appelle pas papa. Dis "bonjour monsieur" et disparais. Si les voisins te demandent qui c’était, dis-leur que tu n’en sais rien. » Quand le Blanc est arrivé dans sa belle voiture noire, l’homme est entré en lui faisant un signe rapide, et Ti-garçon n’a même pas eu le temps de le saluer. Jean-Robert a 10 ans et il n’a qu’un ami, René, un autre restavec qui lave les voitures de la compagnie de taxis de son maître. Le soir, il attend son signal - trois longs sifflements - et ils se retrouvent derrière la maison de Florence, hissés sur le même bloc de béton, pour regarder, à travers le store de la fenêtre du salon, un feuilleton à la télé. Un soir, René arrive avec un trésor : un panier de porc grillé, de bananes plantains, deux canettes de Coca et des pâtisseries. Jean-Robert n’ose pas poser de questions et les affamés mangent tout en silence. Le lendemain, on apprend que René a détourné deux dollars. Le voleur est fouetté et doit s’agenouiller en plein soleil, une lourde pierre dans chaque main, jusqu’à l’évanouissement. Puis son maître le conduit au commissariat. C’est l’époque où on laisse les corps des communistes pourrir dans la rue, le temps où le meilleur moyen de se suicider est de crier en public « A bas Duvalier ! », le règne des tontons macoutes et des policiers aux ordres des notables. Les brutes ramènent René, corps brisé, visage boursouflé, les yeux fermés : mort. Désormais, le Ti-garçon n’entend plus son ami siffler, et il mouille sa couche tous les soirs. Il n’a que deux vieux shorts dont un avec une poche percée, perd le dollar des courses, erre toute la journée et revient en craignant le pire. Il a raison. Florence le plaque au sol, un pied sur la gorge, et frappe avec un manche à balai. Peu à peu, les lumières et les bruits de Port-au-Prince s’atténuent et il ne ressent plus aucune douleur. Un voisin se précipite – « Vous êtes en train de le tuer ! » –, il réanime l’enfant inerte et lui donne à boire une tasse d’eau salée. Le calvaire aurait pu être sans fin si un jour le Ti-garçon n’avait oublié l’identité d’un visiteur. Florence lui a donné une raclée bien sûr, mais elle a ajouté : « Il faudrait que tu saches écrire au moins un nom. » Du coup, deux fois par semaine, Jean-Robert se retrouve sur les bancs d’une école d’une ONG canadienne, face à une institutrice métisse qui lui fait chanter chaque matin « Ô Canada, terre de nos aïeux ! » Peu importe ! Il apprend. Quand un groupe de Blancs vient distribuer du lait en poudre et des photos de saints à leur image, les élèves en déduisent que les Blancs sont des dieux. C’est vers le plus grand de leurs paradis, les Etats-Unis, que Florence et la famille décident d’émigrer. Ils partent. En abandonnant Ti-garçon à une lointaine parente de l’Artibonite. La vieille dame est très malade, et Jean-Robert découvre le marronnage en sautant à 3 heures du matin dans un bus qui le ramène à Port-au-Prince à la recherche de son père. Celui-ci, très embarrassé, décide de l’envoyer rejoindre Florence à New York. Un restavec n’existe pas. Jean-Robert n’a ni passeport, ni photo, ni vaccin et pas d’acte de naissance. On achète un formulaire au marché noir et le père le fait remplir.Nom de famille : Cadet. Nom de la mère : Florence. Nom du géniteur ? « Inconnu », répond son père. « Ce jour-là, j’ai eu l’impression qu’on m’arrachait le cœur », dit Jean-Robert Cadet. Son père le conduit à l’aéroport et lui montre l’avion : « Allez ! » Dans la poche de l’adolescent, l’acte de naissance lui apprend qu’il est né un 15 février et que c’est son anniversaire. Au contrôle des douanes à New York, les policiers écarquillent les yeux devant le contenu de sa petite valise : trois vieilles robes, sa « couche », deux chemises et deux shorts, pas de sous-vêtements, une brosse à dents usée, une assiette en fer-blanc et sa tasse, une boîte de lait condensé vide. Dehors, vêtu d’un short et d’une chemise, il tremble de tous ses membres. Aux Etats-Unis, l’école est obligatoire, et Florence doit se résoudre à lui permettre une scolarité. Il dort sur une alèse, ne mouille plus son lit, se fait moins battre, mais il dérange la famille qui ne lui trouve plus d’utilité. A son arrivée à la Spring Valley High School, Jean-Robert est stupéfait : pas de rigoise au mur… ces Blancs doivent être très intelligents ! Il ne parle que le français, l’examinateur le prend pour un débile mental et le dirige vers une classe spéciale. Il faudra un exercice d’algèbre réussi pour le faire remarquer, une prof de français attentive pour le faire progresser et un M. Rabinowitch, professeur et homme de cœur, pour le guider vers le bureau de l’assistante sociale. Florence vient de le mettre à la porte avec un mot d’adieu : « Va-t’en ! » Il devient mécanicien, pompiste, serveur, survit et termine ses études secondaires. Un jour, il passe devant une affiche montrant un tank tout neuf, pousse la porte et demande : « Comment fait-on pour conduire cet engin ? – Facile ! Dites : "So help you God !", lui répond le sergent recruteur, et signez ici. » Il signe. Le voilà engagé pour trois ans dans l’armée américaine.Il se retrouve Airborne Ranger, parachutiste, échappe de peu au Vietnam, découvre des voisins de chambrée qui boivent, fument du haschich, se traitent entre eux de « nègres » et le repoussent à cause de sa sobriété, son teint de mulâtre et son accent français. D’ailleurs, sous prétexte de ne pas défaire son lit au carré, il dort à même le sol… sur une alèse. Drôle de para ! Le Ti-garçon devient pourtant secrétaire au renseignement militaire, tape des rapports confidentiels jusqu’au jour où un gradé s’aperçoit… qu’il n’est même pas américain ! Le temps de trouver un juge, une Bible, de répéter « So help you God ! », et l’anomalie est réparée. A la sortie de la caserne, le citoyen américain apprend que si un créole haïtien est trop clair pour les Blacks, il n’en reste pas moins un Noir pour les Blancs. De travail sous-qualifié en logement refusé, Jean-Robert découvre le racisme ordinaire. Quelque chose pourtant a changé en lui : il ne fait plus régulièrement pipi au lit. Malgré Florence et sa rigoise, son père « inconnu », et maintenant la société des Blancs, il pousse la porte de l’université de Tampa en Floride, travaille la nuit, étudie le jour, obtient une licence en relations internationales et une maîtrise de littérature française : « La lecture de Victor Hugo m’a donné beaucoup de courage ! » Entre-temps, il a fait trois ans d’analyse sans pouvoir dire au psy le terrible mot : restavec. « Avouer ça, prononcer ce nom, c’était dire… que je n’existais pas. » A l’université, une femme passe, elle est professeur et s’appelle Cynthia. Ti-garçon a 32 ans et, pour la première fois de sa vie, il fait une incroyable découverte : les sentiments. Il n’ose rien lui avouer, l’épouse en maquillant son identité et parle de « verre d’eau renversé » quand il a un accident nocturne. Cinq ans après la naissance de leur fils, il découvre sa femme en pleurs, son vrai passeport à la main : « Jean-Robert… Qui es-tu vraiment ? » Quand son enfant lui pose la même question, « Où est ma grand-mère ? », Jean-Robert s’enferme pour lui écrire une lettre de… 400 pages qu’il cache aussitôt. Quand Cynthia la lit par hasard, elle comprend et le pousse à tout publier (1). Aujourd’hui, le professeur à l’université de Cincinnati, Ohio, se bat pour faire connaître le sort des autres, des 250000 à 300000 restavecs ou lapourças. En Haïti, il a rencontré la femme du président Aristide avec, comme seul résultat, la conversion officielle du mot restavec en « adopté informel ». Il est allé aussi témoigner devant l’ONU, plaider face au Sénat américain, a créé un site internet (2) et cherche à recueillir 100000 signatures pour faire bouger les choses, « mais les Américains ne sont pas très sensibles à ce qui se passe en dehors de chez eux ». Alors il a décidé de quitter son poste de professeur pour mieux se consacrer à la tâche : en finir avec le scandale de ces enfants d’Haïti, tenus en esclavage par des maîtres eux-mêmes descendants d’esclaves. En mémoire de sa mère sans visage, de son père trop blanc, de Florence et de sa rigoise, de sa petite voisine martyrisée et de René. En finir avec le restavec, le Ti-garçon qui, chaque nuit, à près de 50 ans, se réveille en lui. « Je suis étendue à son côté pendant son sommeil, dit Cynthia, la femme de Jean-Robert. Et quand ce sommeil est troublé, quand j’entends sa respiration oppressée, ses cris étouffés, quand je sens ses bras trembler et ses jambes qui se débattent, je sais que la réalité des décennies passées plane à nouveau sur nous. »

 

 

haiti

 

JEAN-PAUL MARI

 

 


 

 

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La terre gronde .. La faim puis le Choléra

Publié le par DJENNIE

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Assis sur les branches de leur destin

 Ils attendent depuis si longtemps 

 Des mains solides qui les portes enfin

 Vers un lieu de tendres sourires,

 Des joies profondes pour embellir leur monde

L'espoir s'enfuit

Ils regardent défiler leur vie

La terre qui gronde

La faim

Le Choléra


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Assis sur la branche de leur vie

Entre le noir et le gris

Mélodie

Qui sonne faux

La vie

 Des refrains

Qui sonnent encore plus faux

Ils attendent 

Une main qui les porte enfin

Vers un au delà des nuages,

Un lieu aux tendres sourires

Ou la vie

La vie

Chantera

Une douce mélodie



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